dimanche 28 août 2022

11

 Je suis vraiment préoccupée par cette histoire avec mon frère, et je sens l'angoisse montée car on arrive à l'automne (presque) et qu'ensuite ce sera Noël.

Déjà ma mère m'a proposé de venir chez mon frère en octobre et j'ai rien dit de spécial, mais peut-être que ce serait l'occasion de m'expliquer, de dire ce que j'ai sur le cœur.

Est-ce que j'arriverais à le dire je ne sais pas, mais je pense qu'il faudrait que je m'y prépare avec R. 

Avoir les mots déjà inscrits quelque part, par exemple sur un bout de papier me permettra de savoir quoi dire le moment venu et de rester diplomatique même si je n'ai qu'une envie c'est de dire ma colère et mon humiliation. En fait, je me demande même sincèrement comment je vais pouvoir, si cela se dénouait positivement, revenir dans une relation avec mon frère. Quelqu'un que je n'ai pas vu physiquement depuis février 2020 et avec qui je n'ai pas échangé par texto depuis juin 2021, mon texto d'octobre 2021 était resté sans réponse.

Les années passent, et il me semble de plus en plus difficile de renouer...

Je pense qu'il me faudrait me préparer à dire à ma mère les choses car je sais que j'en serais incapable avec mon frère et puis déjà il faudrait qu'il réponde sur son téléphone pour qu'un quelconque dialogue puisse s'engager !

Donc comment s'y prendre, que dire, comment rester diplomate quand ce que je ressens est une grande colère d'avoir si peu d'importance à leurs yeux...Est-ce justifié je ne sais pas...

J'ai peur d'un dénouement négatif aussi, avec mes 4 vérités dites et un coupage de ponts général. Comme si les gens m’accueillaient hypocritement, me supportaient mais sans vraiment désirer m'avoir dans leurs vies et j'ai peur que ça soit exprimé à ce moment là, que ce prétexte soit saisi pour me balancer tout ça...

A voir donc mais je sens que l'échéance approche, pour le meilleur et pour le pire...

dimanche 21 août 2022

10

Je crois que j'essaie d'être entendue mais j'essaie aussi de comprendre à quel moment et quel élément me fait me sentir méprisée et me fait monter sur mes grands chevaux.

Le ton méprisant ou que j'ai compris comme méprisant m'a fait péter un cable, c'est le déclencheur. Et en ce qui concerne celui de V. dont le ton était tout à fait acceptable, c'est le fait de ne pas avoir été entendue quand je lui avais fait remarqué ses propres turpitudes sur les "vieux" (mot que je déteste).

Le ton méprisant me fait tout de suite me dire "je dois y aller, je dois lui rabattre son caquet" et ce jusqu'au bout, jusqu'au bout...

Je n'aurais pas du lui parler en PV, j'aurais du laisser la situation comme telle. Laisser les choses vivrent leur vie, laisser les choses s’aplanir (ou non) mais ne pas intervenir.

Je veux cesser de réagir ou de surréagir. Je veux aller vers plus de sérénité, et arrêter ces angoisses permanentes.

Je veux réguler mes émotions et arrêter d'angoisser pour tout et rien...


lundi 15 août 2022

9

Ça ne s'est pas très bien passé ce week-end.

J'ai juste pété les plombs car tout le monde voulait écraser les guêpes, absurde, non ? Je n'en peux plus de ce monde humano-humain et de toute cette violence pourtant socialement acceptée, la viande, les barbecues...etc. Et évidemment, j'en fais des tonnes alors que bon, je pourrais dire les choses correctement, mais c'est plus fort que moi.

Je ne peux pas me gérer une fois que c'est parti dans mon cerveau, je ne peux juste pas. Il faut que ça sorte jusqu'au bout et la non-réaction en face me fait encore grimper d'un cran (comme si c'était de leur faute, non, je suis la seule responsable).

C'est trop dur, ces souvenirs en boucle sont trop durs.

J'ai essayé de mettre au clair le moment où ça a commencé à dérailler mais comme je ne suis pas psy, je ne sais pas d'où ça vient vraiment.

Pour moi, les choses ont commencées après le CP. C'est là que après quelques années de petite enfance à être quelqu'un plutôt dont les autres profitaient, c'est moi qui me suis mise à profiter des autres et à avoir besoin de contrôler les autres.

Je trouve ce terme très vrai en ce qui me concerne, contrôler, contrôlante. C'est tout à fait ça qui est venu petit à petit, avec un point d'orgue au collège. Je crois que je n'ai pas encore tout compris sur ces décennies de ma vie. Tous ces mauvais choix qui m'ont mené à être laminée de ces souvenirs. Pourquoi de tels choix ? Pourquoi de tels mauvais choix à chaque ou presque embranchement ?

J'en ai assez de m'y replonger du fait de la honte, et pourtant c'est certainement nécessaire. Pourquoi une telle mauvaise adolescence, pourquoi, pourquoi et encore pourquoi...

Au fur et à mesure les choses m'apparaissent de plus en plus complexes, de moins en moins claires. Et pourtant des choses se sont jouées là, je ne peux me résoudre à accepter d'être "née comme ça".

Le passé gâche irrémédiablement mon présent. La vie est une succession de couches, et on ne peut pas bâtir sur des mauvaises couches. Le temps est perdu et ne revient pas. Alors oui cela me fait du bien d'aller creuser dans le passé mais le poids sur le présent est maintenant immense. Ou alors est-ce le fait d'y aller puiser ? 

Car ça allait relativement "bien" dans mon premier boulot et les années après, (vers 24 ans), je me sentais au meilleur de ma forme, de moi-même. Bien sur, le passé était là mais j'allais de l'avant, idem quand j'ai passé mes concours. Alors pourquoi un tel retour de bâton depuis quelques années ? Trop de pensées à la fois pour essayer de remonter le temps.

Mais rien n'y fait. Le fait de partir encore une fois de ma ville m'a fait prendre conscience de ma solitude qui avait diminuée ces dernières années, avec beaucoup de rencontres, certaines certes insatisfaisantes. J'avais eu beaucoup de chances entre l'année d'agent, l'école, le début à Paris. Je n'avais pas fait de rencontres qui se terminent en jus de boudin, certaines relations avaient pris fin mais juste par une prise de distance de bon aloi, qui reste toujours plus vivable qu'un horrible clash.

Et puis les clashs sont revenus après S. Est-moi, est-ce ce que j'y ai vécu qui m'a fait perdre le sens des réalités et m'a orienté vers le fait d'accepter ces relations qui ne pouvaient que mal finir ? Peut-être un peu des deux certainement...


mercredi 10 août 2022

8

 Écrire ici, poser des mots.

Ces pensées m'assaillent sans crier gare. Aujourd'hui, j'ai beaucoup pensé à la situation avec mon frère. Je le déteste, je déteste l’irrationalité à mon sens de ce type de situations. Ça a été pendant quelque années (peut-être même trop d'ailleurs, me donner de l'argent alors que je ne demandais rien), et puis maintenant ça ne va plus. Pourquoi, comment, quelle rationalité humaine derrière tout ça si tant est qu'on puisse en trouver en ce bas monde. 

Je ne veux pas aller à Nöel cet hiver dans ma famille mais comment le dire d'une manière non agressive qui ne me cancel pas définitivement dans la famille...Mais comme dirais le psy d'avant, est-ce que ça changerais quoi que ce soit à la situation actuelle que vous disiez quelque chose, quand la situation c'est déjà zéro contact au fond...Ce n'est juste qu'en prendre acte un peu plus officiellement et arrêter de faire bonne figure mais ça ne change rien au zéro contact au final...

J'y pense beaucoup et ça m'assaille, dès que je n'ai pas autre chose pour m'occuper...Le travail est plutôt morose en ce moment alors oui j'y pense. Je ne sais plus quoi dire, mais quelque part il n'y a rien à dire. J'ai l'impression de subir et pire encore d'être la méchante dans l'histoire. Quand j'appelle mes parents, je sens bien que l'on me reproche à demi-mots de n'avoir rien à dire, rien à raconter, de ne pas être intéressante au fond, comme si il fallait que chaque coup de fil soit un monument de la littérature française. Comme toujours finalement, c'est un grand classique de la famille ça. Quand vous osez dire quelque chose qui ne va pas dans la ligne de la Pravda, vous êtes cloués au pilori et quand vous ne dites rien, c'est exactement pareil.

Je n'ai rien à dire car l'éléphant dans la pièce m’empêche de dire quoi que ce soit et aussi car, sans que je ne sache vraiment pourquoi, j'ai toujours un poids sur les épaules quand j'appelle mes parents. Un poids de jugement,  un poids de méfiance, peut-être un poids d'agressivité passive.

Mais quand même cette critique de ne rien dire ne manque pas de sel, quand on sait à quel point notamment mon père ne dit jamais rien, ne s'intéresse pas, s'en fout complètement, n'a jamais été à l'écoute...Il ne fallait pas parler avant, et maintenant il faut leur faire la conversation, c'est totalement lunaire au final.

Ecrire ici oui je le peux. Sans jugement. Une fois les mots posés, ils sont sortis et ça me fait du bien, mon amygdale est régulée et ça va beaucoup mieux.

Je m'ennuie, je m'emmerde. Je voudrais retourner au refuge et m'occuper d'autres que moi. Je ne vais pas faire un enfant juste pour avoir une occupation existentielle quoique au moins, mes angoisses porteraient enfin sur quelque chose de précis.

Il faut que je dise cette situation à ma famille, ça ne peut plus durer. Je ne peux plus continuellement faire bonne figure.

Mais peut-être que une fois dite mes angoisses continueront (sûrement même) sur autre chose ? Il y a tellement de motifs possibles...

lundi 8 août 2022

7

Écrire pour se vider la tête.

Je me réveille avec des idées fixes, des réminiscences, toujours...Ça va passer et devenir moins intense, mais je sais que j'ai merdé et que c'est mon égo qui a parlé et que faire avec ça...

Se dire que tout le monde a merdé fait du bien mais ne fait pas avancer les choses...

Je me sens nerveuse, la tête comme une bouteille de champagne, les oreilles comme deux gaufres...Je voudrais oublier, ne plus y penser...Ne plus me réveiller le matin avec ça dans la tête...Écrire, écrire matin et soir, matin ou soir me semble une bonne solution...Réguler l'amygdale...

Je ne veux plus de ça, plus de dispute...Je ne veux plus de susceptibilité...On me l'a dit tant de fois...Tu es susceptible...Bon parfois c'est une manière de faire passer des saloperies mais pas toujours...

Se vider ici me fait du bien, pour commencer une journée. Il faut se concentrer, s'y dire...Je déteste ces pensées envahissantes et pourtant...Se concentrer sur la feuille, sur les mots...

Marrant comme le fait d'écrire ici me fait littéralement du bien dans le cerveau alors que regarder mon portable gâche tout (et je le ressens physiquement, à tort ou à raison !). Incroyable...Quelques minutes de plus ici pour prolonger l'effet...Quelques minutes de plus ici pour laisser ces pensées de côté...Ca va passer...

dimanche 7 août 2022

6

Je me suis encore fâchée avec des gens.

Je crois que je ne me suis fâchée avec personne en 2021, mais en 2019 et 2020 oui, et puis maintenant 2022. Avec un rythme d'une fâcherie par an en moyenne, je tiens le rythme...2021 était une bonne année de ce point de vue du coup...et je regrette cet état d'esprit qui m'a permis de tenir un an sans fâcherie ouverte...

Quelque part, comme d'habitude, l'objet de la fâcherie n'était pas le vrai objet. Comme d'habitude, quelque chose couvait depuis déjà quelques temps. Je n'aimais pas sa manière de parler des autres, de les considérer. "Elles nous polluent", "elles nous envahissent", ça m'a marqué. Je n'aimais pas ce froid, cette réactivité en permanence, cette absence de recul. Et pourtant, oui, peut-être que certains de leurs propos étaient problématiques, je ne sais pas. Mais à ce point là, moi je n'étais pas sur cette longueur d'ondes.

Alors quand c'est à moi qu'elle s'est adressée, comme d'habitude, il y a eu ce déclic morbide dans mon cerveau, ce "je vais me la faire", ce "cette fois, elle va payer pour le reste" et c'était parti.

Le hic étant que je choisis toujours la 3e voie, la voie médiane entre juste la prise de distance qui permet d'éviter le clash et l'explication claire et concise sur mon motif d'énervement. Je n'arrive pas à dire ce que je voudrais vraiment dire car "je vais me la faire" peut pas vraiment être dit et serait pas très compréhensible de toute façon. Alors je me perd dans des circonvolutions agressives, dans des attaques nébuleuses et sans fin. Et puis il y a eu conflagration, il y a eu des camps, des clans et moi j'ai fini par partir du Discord, car je trouvais ça incongru d'y rester, je ne me serais jamais sentie à l'aise après ça. Quelque part, elle en est partie aussi (et souhaitait en partir depuis longtemps de toutes façons) dans une sorte de modus vivendi.

Je reste au milieu du gué comme dirais ma psy. Je prend toujours la voie médiane qui est la pire. Ne rien dire mais se fâcher quand même. Ne pas dire vraiment ce que je pense. Alors que dire clairement ou bien juste prendre des distances sans s'expliquer seraient les deux meilleures solutions mais ce ne sont jamais celles que j'emprunte.

Ça me fait penser à M. dans un tout autre registre. Même si la situation n'était pas la même du tout, je restais aussi au milieu du gué. Au lieu de le dégager purement et simplement, je m'enfferais dans des explications foireuses ou agressives pour certaines qui se sont juste retournées contre moi, même si sa mauvaise foi n'est pas étrangère à l'affaire. 

J'ai quand même perdue des personnes que j'appréciais dans l'affaire de 2022 et que je considérais comme des copines, et la perte fait toujours de la peine, vraiment de la peine.

Ces "clashs" ne m'aident pas à guérir, ils m'enfoncent encore plus dans la peine.

Je garde quelque part cette "satisfaction" idiote de l'avoir démasquée avec sa bienveillance à géométrie variable. Mais ça n'est pas pour ça que quelque chose de positif sort de ce clash. Je suis plus seule qu'avant. Je rumine le clash, ce que j'ai dit, comment je l'ai dit, pourquoi je l'ai dit. Je me sens bête, bête et agressive. 

Le timing n'était pas le bon, et j'aurais du juste dire "oui, oui" à ses remarques et passer à autre chose. Aller au clash ne m'a jamais servi et je l'oublie à chaque fois, chaque année. Aller au clash ne résout rien. Les gens ne sont pas en mesure d'entendre quoi que ce soit et moi non plus. Dans le clash sur un sujet, se joue bien  souvent tout un passif de choses qui n'ont jamais été posées. Quand le clash arrive, c'est que la relation est déjà en bout de course, alors pourquoi y aller...

Je dois me souvenir de ça, du mal que cela me fait, du mal que je me fais par cette colère, par ces mots que je regrette toujours. Rien de bon n'en sort, que du regret et de la peine.

J'ai lu que cette addiction au conflit n'est pas vraiment une addiction mais un besoin de dire quelque chose qui ne sort pas ou jamais. Je ne sais pas ce qui ne sort pas, mais oui sa condescendance m'a exaspéré. Ça, ça me fait vraiment sorti de mes gonds. Les gens qui tiennent des propos enrobés dans le miel mais dont on sent bien tout le mépris. Ça appuie totalement sur ma non-confiance en moi bien sur. C'est ce qu'elle disait finalement "les gens ont trop d'égo" (ce qui ne manquait pas de sel à bien des aspects) car quelque part, les propos qu'elles ne supportaient pas non plus, pour beaucoup, elle ne voyait pas que c'était juste des propos tenus par des jeunes femmes mal dans leur peau, qui n'avaient pas besoin d'être enfoncées davantage...Son "égo" ne le voyait pas...Chacun son égo quelque part...

Mais bon dieu quel gâchis, quelle peine.


5

Écrire pour me sortir ces idées de la tête.

Pour changer d'humeur, pour aller mieux, brièvement, jusqu'à la prochaine crise.

Je m'angoisse pour moi et lui, pour cette relation destructrice où je mène la danse destructrice. Je lui répond qu'il ne devrait pas m'aimer, qu'il devrait me quitter, qu'il est trop souple. Les angoisses du passé reviennent par vagues dans ma tête, ces crises de colère blanche, ces angoisses de tromperie, ces histoires qu'il faudra un jour que je raconte ici pour me les sortir de la tête.

Pourquoi j'en arrive là, à ces émotions extrêmes qui me semblent si réelles : ce sentiment qu'il est double et faux avec moi. Ça vient par vague et puis ça s'évapore.

Moi aussi j'ai été double et fausse avec lui, moi aussi j'étais prête à partir avec quelqu'un d'autre et même plusieurs autres et pourtant je suis restée et je l'aime toujours. Pourquoi ce sentiment d'humiliation qui a touché quelque chose de pré-existant, je ne sais pas.

Je voudrais tellement aller mieux, et je n'y arrive pas. Des efforts, des efforts, des efforts.

Je suis trop isolée ici, et c'est un cercle vicieux, je suis isolée donc je me sens mal, donc je fais fuir les gens, classique et implacable...

vendredi 5 août 2022

4

 

J'essaie de remonter le fil quand tout devient trop submergeant.

Ça allait pas trop mal en 2015, j'étais dans une trajectoire d'ascension pro, la rupture tant espérée avec J., la rencontre avec l'autre J, puis la mutation à Paris...etc. Les rencontres amicales aussi, qui m'ont tant nourrie, même si beaucoup ont disparu (mais pas toutes heureusement).

Pourtant, rapidement, ça n'allait plus avec J., trop de disputes, de jalousies, j'étais trop centrée sur cette relation, j'en attendais trop mais au moins, j'en attendais pas autant de mon entourage, donc les problèmes restaient "intérieurs" quelque part, dans le secret de mon appart, de mon couple, même si ça ne rimait plus à rien.

Et puis quelque chose s'est inversé courant 2018 - 2019.

Il y a peut-être plusieurs raisons, peut-être il n'y en a aucune de vrai.

Ça s'est mal passé dans le 2e boulot, très mal même, à partir de janvier 2018. L'horreur complète, était-ce du harcélement caractérisé je n'en sais rien mais j'ai perdu une partie de moi-même là bas. Cette partie de moi-même qui pensait que j'étais quelqu'un de motivée par le bien, quelqu'un qui essayait de bien agir, de respecter les gens, même si bien sur j'ai toujours eu aussi cette partie de moi qui était capable d'une grande hypocrisie, dézinguer les gens dans leur dos, en conservant une bonne figure par devant, parce que je ne voulais pas d'histoire de toutes façons et puis aussi peut-être parce que je voulais laisser le bénéfice du doute aux gens, comme j'aimerais qu'ils me laissent le bénéfice du doute.

Mais cette attitude ne va pas, elle manque de logique, de consistance, de rationalité. Je fonctionne comme ça, mais pour beaucoup c'est incompréhensible, c'est de la duplicité, du machiavélisme. Je suis capable d'une grande hypocrisie mais cette hypocrisie ne me fait pas pour autant passer à une action "malveillante" directe envers les gens. Je les taille avec des gens de confiance pour pouvoir les supporter le jour d'après, pour avoir éventuellement confirmation des choses que j'ai noté et qui m'ont posé problème, mais quelque part, je continue à me comporter "gentiment" avec les gens que je dézingue. C'est une manière de pouvoir verbaliser ces pensées de colère qui me viennent sur les gens et que j'ai besoin d'extérioriser mais qui ensuite passent car elles ne sont que ça, que des pensées sur les gens qui me posent problème à un moment puis qui passent, car les gens ne sont pas définis par ce que je pense d'eux.

Mais cette fois, ça n'a pas fonctionné. Cette fois, quelqu'un m'a entendu et ça a déclenché pas mal de réactions en chaîne. Ça a été dur pendant un an et demi. Quoique je faisais, quoique je disais, rien ne permettait de retrouver une "dignité" auprès des personnes impliquées. Je n'étais plus humaine, j'étais un déchet, une fille qui cherchait les histoires, quelqu'un que l'on peut brutaliser et qui se laisse brutaliser. Rien ne pouvait convaincre que je n'étais pas ça ou pas totalement. Avec ce sentiment d'injustice atroce car cela ne manquait pas de sel de la part de quelqu'un qui avait provoqué des histoires en permanence depuis des années et avait détruit d'autres gens, en particulier des femmes. Une partie de moi-même est restée là bas. Où peut-être que cette partie de moi que je détestais déjà enfant, cette partie de moi vu comme manipulatrice, cachottière, malveillante, a été re-convoquée par cette histoire. Il a fallu vivre avec les conséquences, les bruits de couloirs, les "ah oui c'est toi cette collègue qui...?", le syndicat qui me bazarde avec l'eau du bain ("il faut arrêter de vouloir contre-attaquer, sinon cela va te suivre")...etc.

Et puis Noël 2018 est arrivé. Ces problèmes familiaux, disputes à mort.

Je servais déjà d'oreille compatissante aux uns et aux autres depuis des années. Je ne comprenais pas que cette place me faisait du mal et en même temps, que j'en avais besoin car je me sentais importante, que j'avais l'impression d'avoir une place dans cette famille. Les gens me contactaient pour ça (pratiquement que pour ça pour certains), je les écoutais, j'en apprenais sur les uns et les autres. Je savais tenir ma langue (ici en tout cas) donc mon écoute était recherchée quelque part.

Et puis Noël 2018, et ma mère et ma tante se sont empoignées verbalement. J'ai maladroitement contactée ma tante pour lui dire que j'en avais été très choquée et elle s'en est reprise à ma mère, et je m'en suis sentie très coupable. Mon frère, qui me contactait rarement, a miraculeusement retrouvé mon numéro de téléphone pour me demander de régler le problème avec mon cousin. Et puis ma mère m'a aussi rappelé par dessus le marché en concluant son coup de fil par un aigre-doux "je suis très étonnée que tu m'écoutes car j'avais peur que tu m'en mette plein la tête" (sous entendu "comme d'habitude") et aussi "tu aurais du régler ça avec ta tante, ça aurait évité qu'elle s'en prenne à moi" qui m'ont coupé les jambes. 

Mes efforts relationnels des dernières années m'ont semblé être balayé d'un revers de main. Tout ce que moi je m'étais aussi pris dans la tête enfant, ado ou jeune adulte. Les "tu es trop exigeante", les "si je te rencontrais, tu ne serais pas mon amie", les "tu t'habilles trop mal", les injonctions "ne pas accepter ce concours", "ne pas demander cette mutation" car ce serait mieux pour moi...me sont revenus à l'esprit. 

Mais c'était moi qui était la mauvaise fille dont on était étonné de l'attitude exceptionnellement normale pour une fois.

Ce Noël et ces différentes conversations m'ont vraiment bouleversées. Je me suis sentie, comme à mon travail, utilisée, pas respectée. Un déchet, pas une personne digne de respect et d'une place à elle. Je n'étais là que pour régler les conflits et écouter les saloperies des uns et des autres sur les uns et les autres et j'avais échoué. 

J'avais échoué au travail dans ma manière de dire que je n'appréciais pas le comportement de mon collègue envers S. puisque je l'avais fait hypocritement et que ça s'était retourné contre moi. 

J'avais échoué à résoudre les conflits dans ma famille et il m'en fallait m'en justifier, redoubler d'efforts pour réconcilier des gens entre eux qui ne faisaient par ailleurs aucun effort eux-même. Consoler ma propre mère sur ses problèmes avec ma propre tante. Et cerise sur le gâteau, j'ai eu l'impression d'être sacrifiée sur l'autel de ces conflits lorsque ma tante, après que je lui ai envoyé le premier message après deux ans de silence de sa part en m'excusant moi, m'a répondu quelque chose comme "je t'informe que je me suis excusée auprès de ta mère et que j'aimerais que tu comprennes que je souhaite aller vers des relations apaisées avec elle" (sous-entendu "merci d’arrêter de mettre de l'huile sur le feu"). Que celui qui n'a jamais mis d'huile sur le feu dans cette famille me jette la première pierre...

Cette année 2018 a été une sorte d'annus horribilis. S'ouvrant sur les problèmes au travail et se terminant sur ce Noël de l'enfer...

En 2019, je ne suis pas descendue à Noël, utilisant les grèves de train comme prétexte, je n'y arrivais pas et rester seule chez moi m'a fait beaucoup de bien et beaucoup de mal à la fois, une grande culpabilité.

En 2020, je ne me souviens plus mais je crois que j'ai été dans la famille de J., même si ça me faisait plaisir de les voir, ça m'arrangeait bien aussi. 

Je déteste Noël sans mes grands-parents, je déteste ces Noël qui me rappelle que ma famille a volé en éclat, je ne peux pas accepter de faire bonne figure pour quelques heures vis-à-vis de mon frère qui ne me contacte jamais, ne répond pas à mes messages et ne me donne jamais de nouvelles des enfants. Alors je n'y vais plus, aggravant de fait mon cas, déjà bien chargé.

Beaucoup de choses ont changé en 2018 et ça ne va plus très bien depuis. Ca va beaucoup mieux au travail, même si je me méfie de tout et que je n'arrive plus à lier avec qui que ce soit (ai-je jamais réussir à le faire, ce n'est pas sur ceci dit). Ca n'a été que de mal en pis avec ma famille, mes parents, mon frère. Je ne les supporte plus, je ne supporte pas la manière dont j'ai l'impression d'être traitée. Je n'ai plus vu mon frère depuis février 2020 et alors qu'avant, j'aurais fait bonne figure devant cette situation, les messages sans réponse, je n'y arrive plus. Je me retire de plus en plus dans ma tanière, je n'ai plus d'énergie pour en sortir.

En parallèle, ça va mieux avec J. petit à petit. Les vases communicants quelque part.