mardi 29 octobre 2024

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Comme d'habitude, ça tourne dans ma tête. Ces questions, qui n'étaient qu'hypothétiques avant, se posent maintenant concrètement. Je les redoutais, elles m'ont faite cauchemarder, m'ont données des insomnies mais je pouvais toujours les repousser un peu, tant que rien ne se concrétisait. Et maintenant que elle ou lui semble faire son chemin et grandir normalement, il va falloir l'annoncer (ou pas !), se farcir les gens qui viendront (ou pas !) pour la naissance, expliquer à cet enfant qui n'a, en soi, rien demandé, pourquoi je ne suis pas proche de ma famille, pourquoi je n'ai aucun contact avec mon frère, avec mon père (même si les apparences sont conservées avec lui, on pourrait dire, puisqu'il se repose sur ma mère qui lui organise des contacts sociaux avec ses enfants), pourquoi cette famille,  au delà même de moi, est inexistante et désunie. Je l'ai vécu avec ma famille paternelle, et même quand on finit par rationaliser un minimum les choses (si tant est qu'elles soient rationalisables), l'esprit ne peut jamais tout à fait s’empêcher de s'emballer et de souffrir. Même quand il n'y a rien d'autre à expliquer, on ne peut s'empêcher de chercher une quelconque explication.

Quelle chance d'avoir une belle-famille (en tout cas, certaines personnes) aux antipodes, qui savent écouter et entendre, qui ont à cœur de prendre soin des relations, d'être rationnels, d'être sincères...

Pas de mensonges, a t-elle dit...Aux enfants, les adultes n'ont qu'à se comporter autrement pour ne pas qu'on leur mentent. Quel autre programme pourrais t-on trouver, je ne vois pas. J'attends la 2e écho pour aviser, ce sera presque la fin du 5e mois, mais peu importe, je ne leur dois rien, ni à eux ni à personne. La seule personne à qui je dois quelque chose, c'est à lui ou elle.

"Je voudrais tout savoir, et voir dans le noir".


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