dimanche 29 mai 2022

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 J'essaie de revenir au tout début, au tout premier souvenir. Je ne sais pas si ça sert à quelque chose, ou à rien du tout. Peut-être c'est juste ressasser les mêmes vieilles idées, alors que je ne sais pas comprendre ces anciennes situations ou qu'il n'y a rien à comprendre.

Les souvenirs les plus anciens que j'ai sont mitigés, ce n'est pas tout noir et blanc.

Je me souviens de cette angoisse, des pièces sombres, de cette sensation de solitude déjà, si tôt. Bizarrement, c'est seulement plus tard que j'ai eu quelques souvenirs ou sensations d'affection en famille. A cette époque (2 - 3 ans), je n'ai pas de souvenir de ça. Mes parents étaient là, présents, debout, droits, mais je n'ai aucun souvenir de chaleur (ce qui ne veut pas dire qu'il y en ait pas eu). Aucun souvenir de jeu, de câlins...etc. J'étais très petite, ce qui explique peut-être cela, mais bien sur, je ne peux pas m’empêcher de me dire que cela est significatif. Les souvenirs forts d'affection, d'énergie, de plaisir sont avec ma nounou et avec mon amie E et uniquement elles. Comme si seulement ces relations en dehors de l'univers quotidien de la famille m'avaient apportées quelque chose. 

Pourtant, il s'est passé des choses en famille, il y a eu des vacances, des anniversaires, des sorties, des jeux sûrement avec mon frère. Mais c'est la marchande avec E. dont je me souviens, et l'affectation de T.G, son accueil, ses mots. Pas de mots de mon père, ni de ma mère ou si peu (c'est reparti sur "Papa, Maman et moi", la complainte !).

Puis à 3 ans, l'angoisse de l'école, déjà. L'angoisse du matin, les néons, le froid de l'hiver, la solitude dont je ne savais pas encore sortir seule. On verra plus tard.

 

 

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